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La Cour suprême du Brésil condamne une coiffeuse à 14 ans de prison


Débora Rodrigues, accusée d’avoir tagué une statue, est condamnée pour sa participation aux émeutes bolsonaristes de 2023.

La Cour suprême du Brésil condamne une coiffeuse à 14 ans de prison

La Cour suprême du Brésil a condamné mercredi à 14 ans de prison une coiffeuse accusée d’avoir tagué au rouge à lèvres une statue représentant la justice à Brasilia, devenue le symbole des bolsonaristes qui réclament l’amnistie des émeutiers d’extrême droite de 2023.

Débora Rodrigues, 39 ans et mère de deux enfants en bas âge, était jugée pour avoir participé, aux côtés de milliers de partisans de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), à l’assaut des bâtiments de la Cour suprême, du Parlement et du palais présidentiel à Brasilia, qui a rappelé celui du Capitole à Washington deux ans plus tôt.

Une condamnation lourde pour des actes symboliques

Les faits et le contexte

Les émeutiers réclamaient une intervention militaire pour déloger le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, une semaine après son investiture. Trois des cinq juges de la première chambre de la Cour suprême avaient validé la condamnation de Mme Rodrigues à 14 ans de prison le 26 avril, mais leur décision n’est devenue définitive que mercredi à 3h GMT.

Le rôle de Débora Rodrigues

Le juge Alexandre de Moraes, chargé de l’affaire, a estimé que la coiffeuse «était indiscutablement alignée sur la dynamique criminelle» des événements de ce jour-là. Sa condamnation porte notamment sur les délits de détérioration de patrimoine et de tentative de coup d’État. Avant son arrestation, Débora Rodrigues, diplômée en administration d’entreprises, travaillait depuis 18 ans comme coiffeuse à Paulinia, ville tranquille de 115 000 habitants de l’Etat de Sao Paulo (sud-est).

Engagement politique et regrets

Selon son entourage, elle a pris part, après la défaite de Jair Bolsonaro fin octobre 2022, à plusieurs manifestations devant des casernes militaires dans la ville voisine de Campinas. Après l’investiture de Lula en janvier 2023, Mme Rodrigues s’est rendue à Brasilia en autocar, disant penser rejoindre un «mouvement pacifique». Assignée à résidence en mars après avoir passé deux ans derrière les barreaux, la jeune femme avait admis devant la Cour suprême, en larmes, qu’elle regrettait un geste commis «dans le feu de l’action». Son affaire a suscité un vif débat au Brésil.

Délits de détérioration de patrimoine

La condamnation de Débora Rodrigues inclut des délits de détérioration de patrimoine, un acte symbolique qui a profondément marqué les esprits. La statue de la justice à Brasilia, taguée au rouge à lèvres, est devenue un symbole des tensions politiques et des divisions au sein de la société brésilienne.

Assignée à résidence en mars

Après deux ans derrière les barreaux, Débora Rodrigues a été assignée à résidence en mars. Cette mesure a permis à la jeune femme de retrouver une certaine liberté, tout en restant sous la surveillance des autorités. Son témoignage devant la Cour suprême, où elle a exprimé ses regrets, a été un moment fort de son procès.

Cette affaire a suscité un vif débat au Brésil, mettant en lumière les tensions politiques et les divisions au sein de la société. La condamnation de Débora Rodrigues à 14 ans de prison est un signal fort envoyé par la Cour suprême, soulignant la gravité des actes commis et la nécessité de maintenir l'ordre et la justice.