Quelques semaines après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, le Rassemblement national (RN) reste en pole position pour la présidentielle de 2027. Jordan Bardella est désormais considéré comme un recours pour le parti d'extrême droite après la peine d'inéligibilité prononcée contre Marine Le Pen, qui garde tout de même un mince espoir de pouvoir se présenter. Selon un vaste sondage publié lundi, l'hypothèse dominante serait un duel serré au second tour entre le candidat du RN – que ce soit Marine Le Pen ou Jordan Bardella – et l'ex-Premier ministre Edouard Philippe.
Ce sondage Ifop réalisé en avril auprès de 10'000 personnes est à prendre avec des pincettes, tant le contexte politique français et international est mouvementé. Mais il donne une indication des rapports de force et des dynamiques. Ainsi, le candidat RN arrive largement en tête au 1er tour, avec de 32 à 35% d'intentions de vote, quelle que soit la configuration testée et sans différence notable entre Marine Le Pen et Jordan Bardella. Loin derrière, Edouard Philippe (Horizons) arrive cependant nettement en deuxième position s'il est le candidat unique du bloc central.
Les configurations possibles pour 2027
À gauche : une dispersion des voix
Le sondage part du principe qu'il y aura a minima deux candidatures à gauche, celle de Jean-Luc Mélenchon et une autre (Raphaël Glucksmann ou François Ruffin). Dans le scénario où la gauche n’est représentée que par Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann, l’avantage revient légèrement à ce dernier, avec 15% des intentions de vote contre 13%. À l'inverse, si François Ruffin est opposé à Jean-Luc Mélenchon, ce dernier conserve une avance de 2 points (12% contre 10%).
À droite : une compétition serrée
À droite, l'actuel ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau ferait mieux que Laurent Wauquiez mais sans dépasser toutefois les 10% en cas de présence d'Edouard Philippe. Au second tour, le match serait ouvert: 50/50 en cas de face-à-face entre Philippe et Bardella. Et 52% contre 48% en faveur de Philippe opposé à Le Pen. Cependant, dans les deux cas, 28% des répondants ne formulent aucune intention de vote à ce stade, ce qui est un chiffre élevé.
Sueurs froides à gauche
La gauche semble particulièrement divisée, ce qui pourrait jouer en sa défaveur. La multiplicité des candidatures pourrait disperser les voix et empêcher une véritable opposition au RN. Les résultats du sondage montrent que ni Jean-Luc Mélenchon ni Raphaël Glucksmann ou François Ruffin ne parviennent à dépasser les 15% d'intentions de vote, ce qui est préoccupant pour les partis de gauche.
En conclusion, bien que le RN semble avoir une longueur d'avance, la présence d'Edouard Philippe pourrait changer la donne. Les résultats du sondage Ifop montrent que le bloc central, s'il se rassemble derrière un candidat unique, pourrait constituer une véritable alternative au RN. La gauche, quant à elle, devra trouver un moyen de s'unir pour espérer peser dans la balance en 2027.
