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La Colombie arrête 217 membres du Clan del Golfo


Les autorités colombiennes ont capturé 217 membres du plus grand cartel de drogue du pays, accusé de meurtres ciblés contre les forces de l'ordre.

La Colombie arrête 217 membres du Clan del Golfo

Les autorités colombiennes ont annoncé, lundi, l’arrestation de plus de 200 membres du Clan del Golfo, le plus grand cartel de drogue du pays que Bogota accuse de meurtres ciblés visant les forces de l’ordre. Fin avril, le président Gustavo Petro a dénoncé une stratégie d’«assassinats systématiques» de membres des forces de l’ordre, dans un pays qui connaît sa pire flambée de violence armée depuis une décennie. Il a accusé le Clan del Golfo d’avoir mis en place un «plan pistolet», à l’instar de celui du baron de la drogue Pablo Escobar dans les années 1990, qui consistait à payer pour chaque agent en uniforme assassiné dans le cadre de sa guerre ouverte contre l’État.

Opération coordonnée contre le Clan del Golfo

Arrestations et saisies

Lors d’une réponse «coordonnée» des autorités, «217 individus de ce groupe armé organisé ont été capturés» depuis le 15 avril, a indiqué lors d’une conférence de presse l’amiral Francisco Cubides, à la tête des forces armées. Quinze narcotrafiquants ont été abattus par les forces de l’ordre et 6,8 tonnes de stupéfiants, une centaine d’armes à feu et plus de 15 000 munitions ont été saisies, a-t-il précisé.

Offensive du Clan del Golfo

L’offensive du Clan del Golfo, fondé sur les cendres d’ex-milices d’extrême droite démobilisées dans les années 2000, a tué 16 policiers et sept militaires, selon le ministère colombien de la Défense.

«Ils ont instauré une prime de dix à quinze millions» de pesos colombiens (entre 2 300 et 3 500 dollars) «pour certains policiers morts», a affirmé le ministre colombien de l’Intérieur, Armando Benedetti, lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement. M. Cubides y voit une «réponse désespérée de ces groupes armés face aux coups décisifs que les forces militaires et la police leur ont récemment portés» dans plusieurs départements du nord et de l’ouest de la Colombie.

Contexte et stratégie de paix

Considéré comme le plus grand cartel du pays et premier producteur mondial de cocaïne, le Clan del Golfo, se fait appeler «Armée Gaitaniste de Colombie» (AGC) et insiste pour être traité comme une organisation politique et non un cartel. Il compte plus de 7 500 membres. Premier président de gauche du pays, Gustavo Petro a été élu en 2022 sur une promesse de «paix totale» et une stratégie cherchant à désamorcer par le dialogue avec plusieurs groupes – guérilleros, paramilitaires, narcotrafiquants – un conflit armé vieux de six décennies.

Mais à un an de la fin de son mandat, son gouvernement ne mène plus des discussions qu’avec deux des cinq groupes dissidents de l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), organisation qui a signé la paix en 2016, et avec un petit front de l’Armée de libération nationale (ELN). Le gouvernement n’a pas réussi à mener à bien des négociations avec les groupes les plus puissants: le cartel de drogue Clan del Golfo mais aussi la majeure partie de l’ELN et l’Etat-Major Central (EMC), principale dissidence des Farc.

Armée Gaitaniste de Colombie

Le Clan del Golfo, également connu sous le nom d’Armée Gaitaniste de Colombie (AGC), est une organisation complexe qui revendique une dimension politique. Cette revendication complique les efforts de négociation et de pacification, car elle brouille les lignes entre activité criminelle et mouvement politique.

En résumé, l’arrestation massive de membres du Clan del Golfo représente un coup dur pour l’organisation, mais la situation reste complexe et volatile en Colombie. Les efforts de paix de Gustavo Petro se heurtent à des défis majeurs, notamment la difficulté de négocier avec des groupes puissants et bien armés comme le Clan del Golfo.