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Sept personnes condamnées pour cyberharcèlement de Thomas Jolly


Le tribunal de Paris a condamné sept individus à des amendes et des peines de prison avec sursis pour avoir envoyé des messages haineux à Thomas Jolly, maître d'œuvre de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris-2024.

Sept personnes condamnées pour cyberharcèlement de Thomas Jolly

Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict lundi dans l'affaire des cyberharceleurs de Thomas Jolly, maître d’œuvre de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris-2024. Sept personnes ont été condamnées à des peines d’amendes et de prison avec sursis pour avoir envoyé des messages haineux à l'artiste. Ces sanctions interviennent après une plainte déposée par Thomas Jolly suite aux insultes et menaces qu'il avait reçues à la suite de sa parodie de la Cène.

Peines avec sursis et stage de citoyenneté

Les sanctions prononcées

Le tribunal a infligé des amendes allant de 2000 à 3000 euros assorties du sursis à trois des prévenus. Les quatre autres ont écopé de peines d’emprisonnement de 2 à 4 mois avec sursis. En outre, chacun des sept prévenus devra verser un euro de dommages et intérêts à Thomas Jolly et effectuer un stage de citoyenneté de cinq jours.

Suspension des comptes X

Le tribunal a également ordonné la suspension pour six mois des comptes X de deux des prévenus. Cette mesure vise à prévenir de futurs comportements similaires et à sensibiliser les utilisateurs aux conséquences de leurs actions en ligne.

Requalification des faits

La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a requalifié les faits reprochés aux prévenus, ne retenant finalement que le cyberharcèlement et les injures aggravées pour la plupart d’entre eux. La charge de menaces de mort n’a été retenue qu’à l’encontre d’un seul prévenu, qui a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.

Réactions de la procureure

Lors du procès en mars dernier, la procureure avait requis des peines de 3 à 8 mois de prison avec sursis contre les sept prévenus. Elle avait dénoncé le sentiment d’impunité des personnes qui réagissent à chaud et envoient si facilement des messages pour donner leur avis. «Or, on sait que ces propos peuvent ensuite armer une personne», avait-elle souligné, faisant référence aux attaques physiques après des mises en cause sur les réseaux sociaux.

Messages haineux et polémique

Les messages postés par les prévenus incluaient des insultes telles que «juif dégénéré», «tantouze», «Dieu ne t’oubliera pas», et «Tu vas payer pour avoir manqué de respect à notre seigneur Jésus-Christ». Ces individus avaient été interpellés en octobre dernier en région parisienne, dans l’Hérault et les Alpes-Maritimes.

Contexte de la plainte

Thomas Jolly, 43 ans, directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, avait déposé plainte le 31 juillet, quelques jours après le début des Jeux. Il affirmait être la cible de menaces et d’injures à caractère homophobe ou antisémite sur les réseaux sociaux.

Polémique autour de la cérémonie d'ouverture

Bien que la créativité de la cérémonie d’ouverture ait été saluée par de nombreux spectateurs, le tableau intitulé «Festivité» a alimenté une polémique dans des milieux conservateurs et d’extrême droite. Ce tableau, représentant un groupe attablé dont plusieurs drag queens célèbres, a été interprété par certains comme une parodie moqueuse de la Cène de Léonard de Vinci. Thomas Jolly avait démenti toute volonté de choquer et expliqué avoir voulu représenter une «grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe». Malgré cela, les messages haineux à son encontre n’avaient pas cessé et s’étaient même multipliés.