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Jugement attendu pour le cyberharcèlement de Thomas Jolly


Le tribunal correctionnel rend son verdict lundi dans l'affaire de sept personnes accusées de cyberharcèlement contre Thomas Jolly.

Jugement attendu pour le cyberharcèlement de Thomas Jolly

Le tribunal correctionnel rend lundi son jugement au procès de sept personnes soupçonnées d’avoir cyberharcelé le directeur artistique Thomas Jolly, après la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris-2024. Ce procès, qui s'est tenu en mars, a mis en lumière les dangers du cyberharcèlement et les conséquences des propos haineux en ligne.

Le procès de ces sept personnes, jugées pour «menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l’orientation sexuelle ou de l’appartenance vraie ou supposée à une religion», a eu lieu en mars et la décision avait été mise en délibéré. À l’audience, seuls cinq des sept prévenus étaient présents, les deux autres étant retenus ou malades. Ils étaient alors apparus comme des monsieur et madame Tout le monde ayant basculé dans la cybercriminalité. Thomas Jolly était également absent.

Des peines avec sursis requises

Le ministère public avait requis des peines allant de trois à huit mois de prison avec sursis à l’encontre de ces sept personnes – six hommes et une femme âgés de 22 à 79 ans – ainsi que des stages de citoyenneté et une suspension du compte d’accès en ligne pour une durée de trois et cinq mois pour deux d’entre eux. Dans ses réquisitions, la procureure avait dénoncé le sentiment d’impunité des personnes qui réagissent à chaud et envoient si facilement des messages pour donner leur avis.

Monsieur et Madame Tout le monde

Chaque avocat de la défense a insisté à sa manière sur les profils «banals» de leurs clients, loin des trolls professionnels qui sévissent sur internet. Des Français qui se sont laissé entraîner par la facilité de communication offerte par les réseaux.

La polémique autour de la cérémonie d'ouverture

Thomas Jolly, 43 ans, directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, avait déposé plainte le 31 juillet, quelques jours après le début des Jeux, affirmant «être la cible, sur les réseaux sociaux, de menaces et d’injures à caractère homophobe ou antisémite». Alors que la créativité de la cérémonie d’ouverture a été saluée par de nombreux spectateurs, le tableau intitulé «Festivité» a alimenté l’été dernier une polémique dans des milieux conservateurs et d’extrême droite.

Le tableau, représentant un groupe attablé, dont plusieurs drag queens célèbres, a été interprété par certains comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci. Thomas Jolly avait démenti toute volonté de choquer et expliqué avoir voulu représenter une «grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe». Les messages haineux à son encontre n’avaient pas cessé et s’étaient même multipliés.

Les réquisitions de la procureure

Dans ses réquisitions, la procureure avait souligné que «ces propos peuvent ensuite armer une personne», faisant référence aux attaques physiques après des mises en cause sur les réseaux sociaux. Elle a également mis en avant le sentiment d’impunité des personnes qui réagissent à chaud et envoient si facilement des messages pour donner leur avis.

Les profils des prévenus

Les avocats de la défense ont mis en avant les profils «banals» de leurs clients, soulignant qu'ils étaient loin des trolls professionnels. Ils ont insisté sur le fait que ces personnes se sont laissé entraîner par la facilité de communication offerte par les réseaux sociaux.

Le jugement attendu ce lundi pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le cyberharcèlement et les propos haineux en ligne. Les sanctions prononcées par le tribunal pourraient servir d'exemple et sensibiliser le public aux conséquences de leurs actions en ligne.