Dans un monde normal, Remco Evenepoel ne devait pas venir sur la boucle romande. Mais sa grave blessure de décembre 2024 a bouleversé ses plans, qui étaient de briller lors des Classiques printanières - il a tout de même gagné la Flèche brabançonne pour son retour à la compétition -, avant de tenter de rivaliser avec un certain Tadej Pogacar lors du prochain Tour de France. Tant mieux pour le Tour de Romandie, qui en a bien profité.
Dès le moment de l'annonce de sa venue sur les routes suisses, les médias belges ont fait doubler le nombre de journalistes accrédités pour l'événement. Une pression dingue, pour un cycliste que l'un des représentants des médias de là-bas a comparé à «Roger Federer pour la Suisse», auprès d'un collègue. L'ancien défenseur de la sélection belge des moins de 16 ans au football vit avec cette célébrité depuis toujours ou presque et il en a fait son affaire.
La Star Belge sur les Routes Suisses
Une Célébrité Habituée à la Pression
«Je me suis habitué, nous a expliqué dimanche à Genève celui qui s'était mis au service de son jeune coéquipier Junior Lecerf la veille, dans la montée de Thyon 2000, sacrifiant ainsi une chance de podium final. Je vis avec ça depuis que je suis devenu double champion du monde à 18 ans chez les juniors. A partir de ce moment-là, l'attention n'a fait que croître. J'aime bien! D'autant plus que j'ai maintenant 25 ans et que je suis plus mature. J'ai davantage d'expérience avec les médias, les conférences de presse, les zones mixtes…»
Une Vie sous les Projecteurs
En Belgique, ses faits et gestes sont traqués et commentés. Sa famille, sa conversion à l'Islam, son fort caractère, tout est disséqué. «En général, je n'ai pas de problème, a-t-il souri. Je dis toujours ce que je pense, sans être trop arrogant, juste honnête. C'est ma manière de communiquer et c'est la bonne façon à mes yeux, mais pas forcément à ceux des autres. C'est comme ça que je suis dans la vie.»
Un Champion au Service du Public
C'est sans doute loin des caméras qu'il peut être encore plus lui-même, même s'il est ce qu'on appelle dans le métier «un bon client». Dimanche, le public genevois a pu s'en rendre compte. Evenepoel ne rate jamais une occasion de faire plaisir au public. Après ses obligations médiatiques, après être passé au contrôle antidopage et malgré un avion à prendre, on l'a vu enchaîner les selfies et les signatures vers la Parc des Bastions, sans jamais s'impatienter. C'est ça un vrai champion.
Evenepoel a prouvé sur ce Tour de Romandie qu'il était revenu à un bon niveau. Mais surtout qu'il était bien plus qu'un athlète de pointe. Sa classe et son dévouement envers ses coéquipiers et le public en font un véritable modèle dans le monde du cyclisme.