Au contraire des grandes cités guère enthousiastes à fermer leurs routes pour le Tour de Romandie, des plus petites cités sont en fête. Pour mesurer à quel point les habitants des villes étapes du Tour de Romandie sont heureux d'avoir accueilli l'épreuve, il suffit de suivre le directeur de l'épreuve Richard Chassot après l'arrivée. Les «mercis» et les poignées de mains s'enchaînent. La boucle romande crée bien plus l'événement dans des communes de tailles moyennes, quand elle semble souvent embêter tout le monde dans les grandes villes. Enfin, sauf à Fribourg, où la culture du TdR, qui y passe quasiment tous les deux ans, est bien ancrée, ça s'est encore vérifié mercredi.
L'enthousiasme des petites communes
«Ce qui me plaît beaucoup, c'est justement quand les gens ont le sourire, a apprécié Chassot au départ de la Grande Béroche jeudi. Ils ont l'impression de participer à quelque chose, que leur ville a été hôte d'un moment qui laissera des souvenirs. Évidemment, c'est un peu moins le cas dans des grandes cités, où ils ont presque chaque week-end un grand événement. Dans les petites communes, c'est un moment exceptionnel et il n'y a que là où on voit encore des gens sur la place du village à 23h.»
Un coup de projecteur inestimable
«Il suffit de regarder les images, il suffit de regarder l'engouement populaire, le monde qu'il y a eu en ville, se félicitait mardi Corentin Jeanneret, député-maire de St-Imier (BE). Bien sûr fallu libérer les rues, déplacer les voitures et perturber les entreprises qui travaillent. Mais quand on voit le résultat, on ne se pose même plus la question. C'est un coup de projecteur sur la ville qu'on ne pourrait pas se payer autrement.»
Une communion autour du Tour
Cette semaine, que ce soit dans le Jura bernois mardi, à la Grande-Béroche jeudi ou ce vendredi autour de Cossonay, il y a eu et il y aura foule. Bernard et Pascal Bärtschi, qui tracent les parcours du TdR, ont souvent pour mission de partir et d'arriver au même endroit. Ca permet à ces grands villages et à ces petites villes de créer une vraie communion autour du Tour. Les écoliers sont mis en congé et les familles peuvent ainsi envahir le bord des routes.
Des défis logistiques
Des fois, quand on tourne et retourne autour d'un même endroit, ça en devient presque un peu trop. Comme à Gollion par exemple, pour la 3e étape, où ça a paraît-il un peu grenouillé. Le village vaudois sera traversé cinq fois en quelques heures par le peloton. De quoi confiner une partie du village pendant que l'autre se délectera de la chance de voir passer les cyclistes plus souvent qu'ailleurs.
En conclusion, le Tour de Romandie est un événement qui apporte joie et fierté aux petites communes, malgré les défis logistiques. Les habitants y voient une occasion unique de participer à quelque chose de grand et de laisser des souvenirs impérissables.