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Seize pays de l'UE demandent une dispense budgétaire pour renforcer leur défense


L'initiative vise à mobiliser jusqu'à 650 milliards d'euros d'ici 2030 pour contrer la menace russe et un éventuel désengagement américain.

Seize pays de l'UE demandent une dispense budgétaire pour renforcer leur défense

Seize pays de l’Union européenne vont réclamer d’être temporairement dispensés des règles encadrant la stabilité budgétaire pour favoriser leurs dépenses militaires, a annoncé mercredi l’UE. Cette initiative vise à renforcer la capacité de défense du continent face à la menace russe et au risque d’un désengagement américain du continent européen.

Dispense budgétaire pour les dépenses militaires

La Commission européenne a présenté le mois dernier un «livre blanc de la Défense» dans lequel elle propose, entre autres, aux États membres de consacrer jusqu’à 1,5% de leur Produit intérieur brut (PIB) pendant quatre ans à des dépenses militaires, sans crainte d’enfreindre les règles budgétaires qui encadrent les déficits et la dette publics.

Les pays concernés

La Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, la Croatie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande ont décidé de demander l’activation de cette clause d’exemption budgétaire, a précisé un communiqué des 27. Les pays de l’UE, qui cherchent à se réarmer face à la menace russe et au risque d’un désengagement américain du continent européen, avaient jusqu’à fin avril pour faire connaître leurs intentions.

Les démarches en cours

Douze d’entre eux ont formellement demandé à bénéficier de cette exemption, selon la Commission européenne, et quatre autres se sont engagés à le faire, selon le Conseil de l’UE, qui réunit les États membres. L’activation de cette clause doit permettre de mobiliser jusqu’à 650 milliards d’euros (608,4 milliards de francs suisses) d’ici 2030 pour réarmer le continent, avait indiqué la Commission en mars, reconnaissant toutefois qu’il ne s’agissait que d’une «estimation».

Les pays non intéressés

Plusieurs pays, dont la France, l’Espagne ou l’Italie, n’ont jusqu’à présent pas manifesté leur intérêt, même s’ils se sont engagés à augmenter leurs dépenses militaires. «Nous restons ouverts à davantage de demandes» d’exemption, a indiqué mercredi le commissaire européen à l’Économie Valdis Dombrovskis, cité dans un communiqué.

L'augmentation des dépenses militaires

Les dépenses militaires des 27 ont augmenté de plus de 31% depuis 2021, pour atteindre 326 milliards d’euros (304,8 milliards de francs suisses) en 2024. «C’est mieux, mais ce n’est pas suffisant», avait affirmé en mars la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Le risque d’un désengagement américain

Le risque d’un désengagement américain du continent européen est une préoccupation majeure pour les pays de l’UE. Cette dispense budgétaire permettrait de renforcer la capacité de défense du continent et de répondre à la menace russe de manière plus autonome.