Le gouvernement italien, sous la direction de Giorgia Meloni, a annoncé son intention de requérir l'autorisation parentale pour les cours d’éducation sexuelle, qui ne sont pas obligatoires en Italie. Cette initiative, qui vise à garantir le consentement préalable et éclairé des familles concernant les activités scolaires liées à la sexualité, a été officialisée via un décret-loi. La Première ministre, se décrivant comme une «mère chrétienne», défend les valeurs familiales traditionnelles, une position qui trouve un écho particulier dans un pays en majorité catholique où l'influence du Vatican reste considérable.
Le Consentement Parental au Cœur des Débats
Un Décret-Loi pour Encadrer l'Éducation Sexuelle
Le décret-loi stipule que pour la participation aux activités extrascolaires et celles qui s’inscrivent dans le cadre de l’élargissement de l’offre éducative portant sur des sujets liés à la sexualité, un consentement écrit préalable devra être requis des parents. Cette mesure vise à garantir que les familles soient pleinement informées et impliquées dans l'éducation de leurs enfants sur des sujets sensibles.
Les Valeurs Familiales Traditionnelles en Jeu
Giorgia Meloni, qui a remporté les élections législatives de 2022, a bâti sa campagne sur la défense des valeurs familiales traditionnelles. En Italie, où le sujet des cours d’éducation sexuelle est largement tabou, cette initiative s'inscrit dans une dynamique de renforcement des valeurs conservatrices. L'influence du Vatican, toujours présente, joue un rôle crucial dans cette orientation politique.
L'Éducation Sexuelle en Italie : Un État des Lieux
Selon une étude de la branche italienne de l’ONG internationale Save the Children, seulement 47% des adolescents italiens ont bénéficié d’une forme d’éducation sexuelle à l’école. Ce taux chute à 37% dans les régions les plus pauvres du sud du pays, ainsi qu’en Sicile et en Sardaigne. Un rapport de l’Union européenne de 2020 souligne que lorsqu’elle a cours en Italie, l’éducation sexuelle tend à uniquement se concentrer sur les aspects biologiques, négligeant les dimensions psychologiques, sociétales ou émotionnelles.
Les Critiques et les Barrières Structurelles
Le centre de recherche Cesie, basé à Palerme, a qualifié les mesures prises pour introduire l’éducation sexuelle dans les écoles italiennes d'«incohérentes, bloquées par des barrières structurelles et une résistance politique». Il a notamment accusé les mouvements d’extrême droite de présenter cette éducation comme une menace aux valeurs familiales et à l’identité nationale. En bloquant l’éducation sur les relations, le consentement et la sexualité, ces mouvements renforceraient les stéréotypes de genre et maintiendraient un système patriarcal marqué par la violence sexiste.
L'Avortement en Italie : Un Droit Légal Mais Contesté
En Italie, l’avortement est légal depuis 1978, mais la majorité des gynécologues refusent d’interrompre les grossesses, invoquant l’objection de conscience. Cette situation illustre les tensions entre les lois en vigueur et les convictions personnelles des professionnels de santé, influencées par les valeurs religieuses et traditionnelles.
En conclusion, la décision du gouvernement italien de requérir l'autorisation parentale pour les cours d’éducation sexuelle s'inscrit dans un contexte plus large de défense des valeurs familiales traditionnelles et de résistance aux changements sociaux. Les critiques soulignent les barrières structurelles et politiques qui entravent une éducation sexuelle complète et équilibrée, mettant en lumière les défis à surmonter pour une approche plus inclusive et éclairée.