Sur la boucle romande, les sprinteurs ne sont pas légion. Les meilleurs acrobates des derniers hectomètres ont toujours peur de faire le déplacement dans le coin. Cette année, c’est encore pire, puisque les 13’000 mètres de dénivelé positif de cette 78e édition ont écarté les cadors de l’emballage final. Ça permet à des «seconds couteaux» de briller et à des espoirs du sprint de se révéler ou de confirmer. Ca n’a pas manqué sur le Boulevard de Pérolles à Fribourg, ce mercredi, où Matthew Brennan a montré qu’il était un des grands de demain.
L’Anglais de simplement 19 ans était encore stagiaire la saison dernière, mais il a directement eu un impact chez les grands cette année. Après avoir gagné trois courses françaises de niveau moyen, il a levé les bras à deux reprises lors du Tour de Catalogne, une épreuve estampillée World Tour. L'Anglais avait été couronné double champion du monde junior sur la piste il y a deux ans, la meilleure école pour un sprinteur. En devançant le Français Aurélien Paret-Peintre (Decathlon-AG2R Le Mondiale) et l'Américain Artem Schmidt (Ineos) sur la ligne, il a aussi pris le maillot jaune, grâce aux 10 secondes de bonification offertes au vainqueur du jour.
Une course marquée par des échappées et des défis climatiques
L'échappée du jour
La traditionnelle «échappée du jour» a été lancée tôt dans la journée et a été écrémée par les bosses du début de parcours. Ils ont été finalement cinq à passer une bonne partie à l'avant: le Français Enzo Paleni, l'Erythréen Amanuel Gebregziabher, Le Belge Gerben Kuypers, l'Allemand Ben Zwiehoff et le presque local de l'étape, l'Argovien Silvan Dillier. Le coureur de l'équipe Alpecin-Deceuninck a enfin pu se faire plaisir quelques dizaines de kilomètres à l’avant, après avoir passé la quasi entièreté des Classiques printanières à mener le peloton pour le compte de la star Mathieu van der Poel. Les fuyards ont compté jusqu'à 4 minutes de bonus, avant d'exploser en plusieurs morceaux puis de rentrer dans le rang.
La montée de Chaumont et la chaleur
La montée de Chaumont, placée à plus de 70 kilomètres de l'arrivée, n'a pas permis d'écrémer franchement le peloton. La rare chaleur qui a enveloppé les coureurs ce mercredi - hors courses en Australie et aux Emirats arabe unis, aucune épreuve du World Tour en 2025 ne s'était encore courue par plus de 22 degrés! - a fait presque plus de dégâts, donnant notamment un coup de chaud à quelques coureurs dont l'Argovien Jan Christen. Le coureur du Team UAE a heureusement pu revenir sur le plat.
Le programme de jeudi
Jeudi, la foule est attendue tout autour du parcours tracé dans le canton de Neuchâtel, où le 1er mai est férié. Les puncheurs et les sprinteurs ne devraient, eux, pas chômer, sur les 157 km du parcours forcément mal plat, avec arrivée et départ à la Grande-Béroche. Quatre difficultés sont au programme, avec les grimpettes du Col de la Tourne (11 km à 6,5%/2e catégorie), de Mauborget (9,9 km à 5,4%/2e), des Grattes (7,1 km à 6,2%/3e) et - comme mercredi - de Chaumont (3 km à 11,9%/3e). Cette dernière difficulté est placée à 48 bornes du but. Certains sprinteurs auront sans doute le temps de revenir à l'avant pour essayer de l'emporter.
La chaleur a fait souffrir les coureurs
La chaleur a été un facteur déterminant dans cette étape. Plusieurs coureurs ont souffert de la chaleur inhabituelle pour cette période de l'année. Jan Christen, par exemple, a eu un coup de chaud mais a pu revenir dans le peloton sur le plat. La gestion de l'effort et de l'hydratation sera cruciale pour les prochaines étapes.