Des représentants d’institutions musulmanes ont été reçus mardi matin par Emmanuel Macron, dénonçant auprès du président le «climat islamophobe ambiant» et demandant des «actes concrets» pour les protéger, après un meurtre dans une mosquée du Gard.
«Après l’assassinat d’Aboubacar Cissé, le président de la République a souhaité recevoir le recteur de la grande mosquée de Paris et la présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris pour échanger avec eux et les assurer du soutien de la Nation», a expliqué à l’AFP l’entourage d’Emmanuel Macron.
Rencontre avec les instances musulmanes
«Il leur a à cette occasion indiqué que le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France. La République garantit la liberté de conscience et le libre exercice des cultes», a-t-on ajouté de même source.
Mesures de protection des lieux de culte
Dans un communiqué commun, les deux institutions rapportent que le chef de l’État leur a dit que «la liberté de culte est intangible» et a annoncé que «des mesures seront prises pour renforcer la protection des lieux de culte».
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, et la présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris et rectrice de la mosquée Javel, Najat Benali, précisent avoir «exposé le sentiment croissant de colère et de peur qui habite de nombreux musulmans» en France.
Climat islamophobe et sentiment d'insécurité
Ils ont voulu alerter le président sur «le climat islamophobe ambiant […], souvent relayé sans réserve par certains médias et responsables politiques, et sur le sentiment d’insécurité qui touche même les lieux de culte».
Ils ont aussi souligné que «la non-qualification» du meurtre d’Aboubakar Cissé, Malien de 22 ans, tué vendredi dans une mosquée du Gard, «en attentat terroriste» nourrit «l’impression d’un traitement inégal et d’un deux poids, deux mesures préoccupantes».
Appel à des actes concrets
Ils appellent les pouvoirs publics à des «actes concrets et des décisions courageuses», et demandent «le renforcement de la lutte contre la haine antimusulmane», conclut leur communiqué.
Rencontre avec le ministre de l'Intérieur
Mercredi matin, des membres du Forum de l’islam de France (Forif), instance censée faciliter le dialogue des musulmans avec l’État, doivent être reçus à leur demande par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Cette «séance d’échanges» est prévue «depuis mi-avril» mais «évidemment les événements récents seront évoqués», selon le ministère.
Hommage à Aboubakar Cissé
L’Assemblée nationale a rendu hommage mardi à Aboubakar Cissé au cours d’une minute de silence arrachée par la gauche.
Mis sur le gril lors de cette séance de questions au gouvernement, Bruno Retailleau s’est défendu de pratiquer un deux poids deux mesures, accusé par la gauche d’une absence de soutien aux musulmans de France et à la famille d’Aboubakar Cissé tué de dizaines de coups de couteau.
«La République garantit la liberté de conscience»
«L’impression d’un traitement inégal»
Bruno Retailleau accusé par la gauche d’une absence de soutien