Après deux jours et demi de cavale, un Français de 21 ans s'est rendu à la police italienne, avouant être le meurtrier d'Aboubakar Cissé, jeune Malien lardé de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, mais niant avoir agi par haine de l'islam.
En France, un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion, a annoncé lundi la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.
Les détails de l'arrestation et les déclarations du suspect
La reddition en Italie
Arrivé en train, l'homme s'est rendu dimanche soir vers 23H00 à la préfecture de police de Pistoia, près de Florence, en compagnie d'un avocat et d'une tante paternelle résidant dans la commune de Toscane.
Les déclarations contradictoires
Au cours de son interrogatoire, il s'est montré peu disert. Il ne parle que le français et le romani, ses déclarations étant traduites par un interprète. Il a néanmoins pu expliquer avoir été mu par une pulsion meurtrière en se réveillant ce jour-là, et avoir «tué la première personne qu'il a trouvée sur son chemin», a indiqué à l'AFP son avocat, Giovanni Salvietti.
«Il n'a rien dit contre l'islam, ni contre les mosquées», a-t-il dit.
L'identité du suspect
La préfecture de police de Pistoia l'a identifié comme étant «Oliver Hadzovic», âgé de 21 ans. Jusque-là son nom avait circulé comme «Olivier A.», un homme né à Lyon en 2004, de nationalité française et d'une famille bosnienne. Aux enquêteurs italiens, il a déclaré être l'auteur de l'homicide «d'un fidèle musulman » en France, selon la préfecture de police de Pistoia.
La vidéo controversée
Dans la vidéo qu'il avait lui-même réalisée vendredi juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, le meurtrier se félicitait de son acte et insultait la religion de sa victime: «Je l'ai fait, (...) ton Allah de merde», avait-il répété à deux reprises. Il a assuré aux policiers italiens ne pas se souvenir d'avoir filmé son acte.
Le risque de représailles
Il pourrait être transféré dans une prison offrant davantage de garanties de sécurité, à Florence ou Prato, craignant des représailles de détenus musulmans.
La procédure de remise aux autorités françaises
L'Italie a pris connaissance lundi du mandat d'arrêt européen émis par la France et la procédure pourrait être rapide, Oliver Hadzovic ne s'opposant pas à sa remise aux autorités françaises, selon son conseil.
Réactions officielles
Sur le réseau X, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a félicité «chaleureusement» les «magistrats et les enquêteurs» pour l'arrestation de cet homme considéré comme «extrêmement dangereux» qui était traqué par plus de 70 policiers et gendarmes français.