Des fidèles ont commencé à se recueillir dimanche matin sur la tombe du pape François, inhumé samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome au terme de funérailles grandioses, ouvrant la voie aux tractations sur la succession du jésuite argentin. «Je ressentais le besoin d’être présent ce matin à cinq heures pour faire la queue, c’était un devoir», a témoigné auprès de l’AFPTV Nicola Conticello, un touriste sicilien de 60 ans. Ce fut «un grand pape» qui nous a laissé vraiment un «important message», celui «d’aider les nécessiteux, les pauvres», a-t-il ajouté.
François, décédé le lundi de Pâques à 88 ans, a été enterré – comme sept papes avant lui – lors d’une cérémonie privée samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, une église dédiée à la Vierge et l’une des quatre basiliques pontificales de Rome, où il se rendait pour prier avant et après chaque voyage à l’étranger.
La succession du pape François
Les funérailles et le recueillement
À partir de 7 h, le public a pu accéder à sa tombe, dans la nef gauche de la basilique. Au-dessus de la pierre tombale de marbre, qui porte pour seule inscription «Franciscus» – François en latin –, est accrochée la croix du «bon pasteur», une copie de celle que portait le pape François, éclairée par une sobre lumière.
«Nous sommes venus avec notre fils aîné pour la canonisation de Carlo Acutis, mais nous nous sommes retrouvés aux funérailles du pape. C’était très émouvant, un moment rare. Nous voulions passer par une Porte Sainte alors nous sommes venus à celle-ci», pour «dire un dernier adieu à François», a témoigné Raphaël De Mas Latrie, un Français de 45 ans venu se recueillir en famille sur la tombe du pape.
La canonisation de Carlo Acutis
Beaucoup des fidèles présents samedi à ses funérailles avaient déjà prévu d’être à Rome pour la canonisation de Carlo Acutis, un adolescent décédé d’une leucémie foudroyante en 2006, reconnu pour son souci des autres et sa grande piété. La cérémonie a été reportée après le décès de François.
Le deuil et le conclave
Depuis les obsèques en grande pompe de Jorge Bergoglio, premier pape sud-américain de l’Histoire, auxquelles plus de 400'000 personnes ont pris part, le Vatican observe une période de neuf jours de deuil. Au cours de ces «novemdiales», des célébrations auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu’au 4 mai.
Les 135 cardinaux électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – pourraient se réunir en conclave dès le lendemain afin de choisir, à huis clos dans la chapelle Sixtine, le futur chef de l’Église catholique. En vertu des règles vaticanes, le conclave devrait s’ouvrir entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape, soit entre les 5 et 10 mai. La date du conclave pourrait être annoncée lundi au terme d’une cinquième «congrégation générale» – une nouvelle réunion préparatoire des cardinaux, électeurs et non-électeurs.
«Attendons le résultat du conclave à venir, faisons confiance aux cardinaux qui sont inspirés par le Saint-Esprit», a estimé Ezequiel Castro, un Argentin de 16 ans venu assister aux funérailles samedi.
L'héritage de François
Si François a laissé l’image d’un pape réformiste au franc-parler notoire, rien ne dit que son successeur s’inscrira dans la même ligne, préviennent des experts. Quand bien même le jésuite argentin a nommé la majorité des cardinaux appelés à élire son successeur.
François, ancien archevêque de Buenos Aires qui défendait ardemment les laissés-pour-compte, était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l’aise en public. Une personnalité qui contrastait à son tour avec le charismatique, athlétique et immensément populaire pape polonais Jean-Paul II. «J’espère que nous aurons un autre pape aussi compétent que François pour parler au cœur des gens, pour être proche de chaque personne, peu importe qui elles sont», espère Maria Simoni, une Romaine de 53 ans.
Rupture ou continuité?
La question de la succession du pape François est donc ouverte. Les fidèles et les observateurs attendent de voir si le prochain pape poursuivra les réformes initiées par François ou s'il adoptera une approche différente. Les jours à venir seront cruciaux pour l'avenir de l'Église catholique.