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Tensions croissantes entre le Pakistan et l'Inde après un attentat au Cachemire


Les deux puissances nucléaires échangent des accusations et des tirs à la frontière. L'Arabie saoudite et l'Iran proposent leur médiation pour éviter une escalade.

Tensions croissantes entre le Pakistan et l'Inde après un attentat au Cachemire

Les tensions entre le Pakistan et l’Inde, deux puissances nucléaires, continuent de monter après un attentat meurtrier au Cachemire. Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a déclaré samedi que son pays était «prêt» à «protéger chaque centimètre carré» de son sol, en réponse aux accusations de l’Inde concernant une récente attaque qui a coûté la vie à 26 civils. S’exprimant en anglais lors d’une cérémonie militaire, Sharif a nié toute implication de son pays dans l’attentat, qualifiant les accusations indiennes d’«infondées».

Le chef du gouvernement pakistanais a également demandé une «enquête neutre» sur l’attaque, tandis que l’Inde poursuit une chasse à l’homme au Cachemire, affirmant rechercher deux tireurs pakistanais. Les regards se tournent vers la ligne de contrôle (LoC), la frontière de facto au Cachemire, où des échanges de tirs ont eu lieu pour la deuxième journée consécutive, selon l’armée indienne.

Escalade des tensions et risques de conflit

Échanges de tirs à la frontière

L’armée indienne a rapporté que des tirs d’armes légères «non provoqués» sont venus de «nombreux» postes de l’armée pakistanaise. Le Pakistan n’a pas commenté l’événement. Tôt vendredi, les deux pays avaient déjà brièvement échangé des tirs. L’Arabie saoudite, alliée traditionnelle du Pakistan, et l’Iran, rival historique de l’Arabie saoudite, ont tous deux proposé leur médiation pour éviter une escalade du conflit.

Réactions internationales

L’Arabie saoudite, où se trouvait le Premier ministre indien Narendra Modi au moment de l’attaque, assure vouloir enrayer la spirale du conflit. Ryad «mène des démarches pour éviter une escalade» et «que la situation échappe à tout contrôle», a indiqué un haut responsable saoudien à l’AFP. L’Iran, qui a mené début 2024 une série de tirs au Pakistan, a également proposé sa médiation.

Mesures de rétorsion

Au Cachemire, après que Modi a promis que son pays traquerait les tireurs de mardi «jusqu’au bout de la terre», la police indienne a diffusé les portraits-robots de deux ressortissants pakistanais, les présentant comme membres du groupe Lashkar-e-Taiba (LeT), basé au Pakistan. L’armée indienne a détruit vendredi à l’explosif deux maisons présentées comme appartenant aux familles des auteurs de l’attaque.

Mercredi, le ministre indien de la Défense Rajnath Singh avait menacé de représailles «ceux qui ont organisé ça en cachette», visant implicitement le Pakistan. Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a rétorqué vendredi sur la chaîne Sky News : «Nous répliquerons, nous ajusterons notre réponse en fonction de ce que fera l’Inde (...) il est possible qu’une guerre totale éclate et cela aura des répercussions graves».

Sanctions et conséquences

Mercredi, l’Inde a ouvert le bal des sanctions, avec la suspension d’un traité sur le partage des eaux de l’Indus, la fermeture du principal poste-frontière terrestre et l’expulsion de diplomates. En réponse, le Pakistan a appliqué des mesures de réciprocité à chaque sanction.

Conséquence immédiate, les compagnies aériennes indiennes ont été contraintes de modifier le trajet de leurs vols vers l’ouest et le nord-ouest pour éviter le Pakistan. À la frontière, désormais fermée, des familles déchirées font leurs adieux à des épouses, des cousins ou des enfants forcés de rester d’un côté ou de l’autre de la frontière maintenant que tous les visas ont été annulés par Islamabad et New Delhi. Le Pakistan fait toutefois exception pour les pèlerins sikhs venus d’Inde.

Propositions de médiation

L’Iran propose sa médiation pour tenter de désamorcer la crise. Cette initiative pourrait jouer un rôle crucial dans la prévention d’un conflit ouvert entre les deux puissances nucléaires.

Impact sur les relations bilatérales

Les sanctions et les mesures de rétorsion ont déjà des impacts significatifs sur les relations bilatérales entre les deux pays. Les modifications des trajets aériens et la fermeture des frontières terrestres sont des exemples concrets des conséquences immédiates de cette crise.

Les tensions entre le Pakistan et l’Inde continuent de s’intensifier, et la communauté internationale surveille de près la situation. Les propositions de médiation de l’Arabie saoudite et de l’Iran pourraient offrir une voie vers la désescalade, mais la menace d’une «guerre totale» plane toujours.