Au lendemain de l’attaque dans un collège-lycée privé de Nantes, dans l’ouest de la France, où un hommage a été rendu vendredi à l’adolescente tuée de 57 coups de couteau, le parquet a décrit un agresseur «extrêmement solitaire», fasciné par Hitler, sans qu’aucun mobile ne puisse être encore évoqué «de manière certaine».
Outre la lycéenne décédée, trois autres élèves du lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides ont été blessés à coups de couteau. Une même question revenait dans les conversations au lendemain du drame: pourquoi un lycéen de seconde, interpellé peu après les faits, a-t-il poignardé mortellement une de ses camarades, jeudi en milieu de journée, avant de s’attaquer à trois autres élèves?
Un jeune «fan» d'Hitler et écologiste?
Profil de l'agresseur
«Les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu’il adorait Hitler», a témoigné auprès de l’AFP une collégienne. Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a confirmé lors d’une conférence de presse vendredi soir que l’agresseur était «extrêmement solitaire», fasciné par Hitler, «à l’évidence suicidaire». Mais «aucun mobile» ne peut être évoqué «de manière certaine», a-t-il ajouté, précisant que la jeune fille a reçu, selon les résultats de l’autopsie, «57 coups de couteau», la plupart sur «le haut du corps, le crâne, dans la gorge».
Motivations et éléments déclencheurs
«En l’état, il n’y pas d’élément déclencheur qui permette de comprendre» ce drame, a ajouté le procureur. Un mobile peut en revanche être écarté, celui d’«une potentielle relation affective avec la jeune fille qu’il a tuée», a précisé Antoine Leroy.
Peu avant d’attaquer ses camarades, il avait envoyé aux élèves du collège et lycée un courriel sombre et confus consulté par l’AFP. Il y évoque notamment «la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain» et revendique une «révolte biologique» afin que «l’équilibre naturel, même cruel» reprenne «sa place» contre «l’écocide globalisé».
Réactions et hommages
Des élèves du lycée nantais ont déposé des fleurs devant l’établissement, où des groupes de lycéens et des adultes seuls, visiblement émus, se relayaient pour déposer une rose blanche ou un bouquet. Les cours ont été suspendus vendredi pour les élèves du collège et du lycée, mais pas l’école primaire.
«Ce n’est pas plus mal que la plus petite reprenne l’école aujourd’hui car elle pourra poser des questions à l’équipe éducative si elle en a besoin», estime Antoine, responsable informatique de 44 ans, venu accompagner sa fille scolarisée en CE2. «On a essayé de trouver les bons mots pour lui annoncer le décès de la jeune fille hier», explique Antoine, qui pense en revanche devoir prendre davantage de temps pour parler du drame avec sa fille aînée, qui est au collège.
Réactions des autorités
Les ministres de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et de l’Éducation, Elisabeth Borne, s’étaient rendus jeudi au lycée pour saluer le travail des forces de l’ordre, des secours et du personnel enseignant qui a permis de maîtriser l’agresseur et d’éviter selon eux un bilan plus lourd. Le président Emmanuel Macron a salué le «courage» des professeurs qui «ont sans doute empêché d’autres drames».
Trouver les mots
Dans cette période de deuil et de questionnement, il est crucial de trouver les mots justes pour expliquer ce drame aux plus jeunes. Les éducateurs et les parents jouent un rôle essentiel dans ce processus, en offrant un soutien psychologique et en répondant aux questions des enfants de manière appropriée.
Cet événement tragique soulève également des questions sur la sécurité dans les établissements scolaires et la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de soutien psychologique pour les élèves en difficulté.