Des peines allant jusqu’à quatre ans de prison ont été requises vendredi dans le procès de quatre anciens responsables de Volkswagen accusés de fraude dans l’affaire des moteurs diesels truqués qui a ébranlé l’image du constructeur.
Dans ce procès qui a démarré en septembre 2021 devant le tribunal de Brunswick (nord-ouest), trois ans ont été requis par le parquet contre Heinz-Jakob Neusser, ancien responsable du développement technique de la marque Volkswagen, a appris l’AFP auprès d’une source proche du procès.
Des peines sévères pour les responsables de la fraude
Les peines requises
Jens H., ancien cadre de la division moteurs de VW, risque quatre ans de prison, contre trois ans pour Hanno J., l’un des ingénieurs responsables du développement d’un logiciel illégal et deux ans avec sursis pour un autre ingénieur, Richard D., toujours selon la même source. Le tribunal de Brunswick a communiqué l’ampleur des peines, mais sans préciser à qui elles devaient s’appliquer.
Les accusations
Ces anciens dirigeants sont poursuivis pour «fraude en bande organisée» en lien avec ce scandale mondial qui a éclaté en septembre 2015, lorsque Volkswagen a reconnu avoir manipulé des millions de véhicules diesel pour tromper les tests antipollution. L’ancien patron emblématique de l’empire Volkswagen, Martin Winterkorn, est jugé dans un procès pénal distinct qui n’a démarré que l’an dernier en raison de ses problèmes de santé. Il risque également une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans.
Les prochaines étapes du procès
Dans le procès des quatre anciens responsables de Volkswagen, restent à entendre les plaidoiries des avocats de la défense, avant que les prévenus aient le dernier mot. «Tout porte à croire qu’un verdict sera rendu en mai», a indiqué une source judiciaire proche du dossier.
Précédents judiciaires
Seul haut dirigeant de Volkswagen jugé à ce jour, l’ancien PDG d’Audi Rupert Stadler a été condamné en juin 2023 à Munich à une peine de prison avec sursis et à une amende de 1,1 million d’euros.
Responsabilités de l'entreprise
Concernant les fautes commises en tant qu’entreprise, Volkswagen affirme avoir « assumé ses responsabilités » dans le Dieselgate, versant plus de 32 milliards d’euros d’amendes à ce jour, la plus grosse part aux États-Unis.
Vendredi, le parquet de Francfort (ouest) a indiqué de son côté avoir infligé près de 250 millions d’euros d’amendes dans le cadre du Dieselgate. Ces sanctions ont visé plusieurs constructeurs et équipementiers dont le nom n’a pas été divulgué.