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Les bookmakers en effervescence pour la succession du pape François


Des millions de dollars déjà pariés sur les plateformes en ligne. Les favoris incluent Pietro Parolin et Luis Antonio Tagle.

Les bookmakers en effervescence pour la succession du pape François

La date à laquelle les cardinaux-électeurs se réuniront pour choisir le successeur du pape François n’est pas encore connue, mais la très secrète course au trône de Saint-Pierre plonge déjà les bookmakers dans l’effervescence.

Dès l’annonce lundi de la mort de Jorge Bergoglio, des millions de dollars ont été dépensés sur les plateformes de paris en ligne, faisant de cet événement «l’un des plus populaires» de l’année, a indiqué le FairPlay Sports Media, un site spécialisé.

Les parieurs se déchaînent sur la course au Saint-Siège

Des millions d'euros en jeu

Le site américain Polymarket, qui a été très prisé lors de l’élection présidentielle américaine de novembre dernier, a indiqué jeudi avoir déjà accepté plus de 5,7 millions de dollars (5 millions d’euros) de paris. Du côté des favoris, le bookmaker britannique William Hill, place l’Italien Pietro Parolin, secrétaire d’État et N.2 du Saint-Siège, en tête.

Il est talonné par le cardinal philippin Luis Antonio Tagle. S’il était choisi, il deviendrait le premier souverain pontife issu du continent asiatique. Loin derrière eux viennent l’Italien Matteo Zuppi, l’archevêque de Bologne qui a été l’envoyé spécial du défunt pape pour la paix en Ukraine, et le Ghanéen Peter Turkson.

Des paris en vogue depuis des siècles

Même tonalité chez Oddschecker, un site web compilant les cotes proposées par différents bookmakers, qui place le cardinal Parolin en tête des «papabili», les favoris pour succéder à François. Signe de l’engouement autour de cet événement, le site a même lancé une section spéciale consacrée «au prochain pape». Polymarket prévoit lui aussi une victoire de Pietro Parolin devant Luis Antonio Tagle.

Si l’Église catholique voit les jeux d’argent d’un œil critique, les paris sur les «papabili» ont cours depuis des siècles. «Ce qui était autrefois une activité réservée aux banquiers et aux courtisans s’est transformé en un marché mondial de plusieurs millions de dollars», décrypte Leighton Vaughan Williams, professeur d’économie et de finance à la Nottingham Business School (centre de l’Angleterre). Et le marché ne fait que croître, assure-t-il, interrogé par l’AFP.

François pas favori en 2013

Reste que les prévisions sont loin d’être fiables. Elles sont parfois «incohérentes», souligne le chercheur, dont la réflexion s’appuie sur une étude publiée en 2015 et dans laquelle près de 500 ans de paris sont compilés.

En 2013, année de l’élection du pape François, les favoris étaient l’Italien Angelo Scola et le Ghanéen Peter Turkson. Le pape argentin était loin derrière, se classant jusqu’à la 40e place chez certains bookmakers.

Pour beaucoup, les paris papaux bénéficient du phénomène «Conclave», le thriller de l’Allemand Edward Berger qui a raflé début mars l’Oscar du meilleur scénario adapté. Le film met en scène le processus de sélection du pontife à travers une plongée dans le secret de la Curie, dévoilant au passage les différentes factions (progressistes ou conservatrices) qui s’affrontent. Un autre favori des réseaux sociaux est le cardinal ghanéen Peter Turkson, qui pourrait devenir le premier pontife noir.

La rapidité avec laquelle les paris ont décollé cette année «souligne une fascination culturelle durable pour la papauté, amplifiée par la couverture médiatique et la culture populaire», selon M. Vaughan Williams.