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L'ONU demande des explications à l'Iran sur des tunnels nucléaires


L'AIEA s'inquiète des nouvelles constructions autour du site de Natanz. Rafael Grossi espère un accord entre Téhéran et Washington.

L'ONU demande des explications à l'Iran sur des tunnels nucléaires

L’agence de surveillance nucléaire de l’ONU a demandé mercredi à l’Iran d’expliquer la présence de tunnels autour d’un de ses sites nucléaires, tout en exprimant l’espoir de voir se poursuivre les discussions entre Téhéran et les États-Unis. Cette demande intervient dans un contexte de tensions accrues autour des activités nucléaires iraniennes et des négociations en cours entre les deux pays.

L’Institute for Science and International Security, un groupe de réflexion basé à Washington, a publié mercredi des images satellite du site nucléaire de Natanz, montrant un nouveau tunnel situé à proximité d’un tunnel plus ancien, ainsi qu’un nouveau périmètre de sécurité. Ces révélations ont suscité des inquiétudes quant aux intentions de l’Iran concernant ses installations nucléaires.

Les préoccupations de l'AIEA

Les déclarations de Rafael Grossi

«J’ai soulevé ce problème à plusieurs reprises et je continuerai à le faire», a déclaré Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), lors d’une visite à Washington. Grossi, qui s’est rendu à Téhéran la semaine dernière, a rappelé que tous les pays devaient informer l’AIEA de leurs intentions concernant les installations autour des sites nucléaires, mais que l’Iran, au nom d’une position «unique au monde», se permettait de ne pas le faire.

«On leur demande: à quoi cela va-t-il servir? Ils nous répondent que ce ne sont pas nos affaires», a décrit Rafael Grossi. «Il n’est pas exclu» que ces tunnels servent à stocker du matériel non déclaré, a prévenu le chef de l’AIEA, ajoutant toutefois qu’il ne souhaitait pas spéculer sur les intentions de l’Iran.

Les activités nucléaires de l'Iran

«L’Iran n’est pas doté d’armes nucléaires. Cela est très clair», a-t-il affirmé. En revanche, «l’Iran a déjà mené par le passé certaines activités pertinentes – enfin, qui pourraient l’être – dans le processus de développement d’armes nucléaires», a-t-il déclaré.

Les négociations entre les États-Unis et l'Iran

Par ailleurs, Rafael Grossi a fait part de son optimisme quant à la conclusion d’un accord entre les États-Unis et l’Iran, après deux séries de négociations entre les pays ennemis, et de nouvelles discussions attendues ce week-end.

«Je pense que tout le monde s’attend à ce que les choses se passent bien et à ce que l’accord soit vérifié par l’AIEA», a-t-il affirmé.

Les sanctions américaines

En 2018, Donald Trump, alors président, avait mis fin à un accord précédent avec l’Iran, négocié sous Barack Obama. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a fustigé une nouvelle fois mercredi cet accord de 2015 qui a selon lui «donné à l’Iran un allègement immédiat et total des sanctions en échange de capacités d’enrichissement qui, à tout moment à l’avenir, pourraient être utilisées à des fins militaires».

Si le gouvernement Trump nourrit l’espoir d’un nouvel accord sous le second mandat du républicain, Washington a brandi à de nombreuses reprises la menace militaire. Les États-Unis ont aussi instauré mardi de nouvelles sanctions financières, notamment contre le secteur énergétique iranien. Interrogé sur une potentielle attaque militaire, Rafael Grossi a déclaré: «Je voudrais simplement rappeler que les attaques contre les installations nucléaires pourraient avoir des conséquences très, très graves».