Le Premier ministre français, François Bayrou, s'est exprimé mercredi sur les révélations faites par sa fille, Hélène Perlant, concernant des violences subies lors d'un camp d'été organisé par la congrégation à laquelle appartient l'établissement Notre-Dame de Bétharram. «Ça me poignarde le cœur», a-t-il déclaré, visiblement ému par les déclarations de sa fille.
Lors d'un point-presse à l'issue d'une visite de l'établissement pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), François Bayrou a exprimé son désarroi en tant que père de famille. «Qu’on ne l’ait pas su et que des dérives de cet ordre aient eu lieu, pour moi, c’est presque insupportable», a-t-il confié, ajoutant que sa fille ne lui avait jamais parlé de ces violences.
Les révélations de la fille de François Bayrou
Un témoignage bouleversant
Hélène Perlant, la fille aînée de François Bayrou, a révélé avoir été victime de violences lors d'un camp d'été organisé par la congrégation de Bétharram. Ces révélations ont été faites dans le cadre d'un livre à paraître jeudi, écrit par Alain Esquerre, porte-parole des victimes de Bétharram. Le témoignage d'Hélène Perlant a été dévoilé dans «Paris Match» avant la sortie du livre.
Réactions et implications
François Bayrou a tenu à préciser que sa fille n'est pas le centre de l'affaire et que ce n'est pas une affaire personnelle. «En tant que responsable public, qui dépasse le père de famille, c’est aux victimes que je pense et je ne veux pas les abandonner», a-t-il déclaré. Il a également souligné l'importance de briser le silence autour des violences intrafamiliales et de l'inceste, en évoquant le déni collectif qui entoure souvent ces situations.
Audition devant la commission d'enquête
François Bayrou doit être entendu le 14 mai par la commission d'enquête parlementaire née du scandale Bétharram. Accusé par certains d'avoir été au courant des agissements dénoncés par d'anciens élèves de l'établissement scolaire catholique, il a fermement démenti ces accusations. «Je ne dis depuis le premier jour que ce que je sais de cette affaire, que la vérité de ce que je découvre et je n’ai, de ce point de vue là, aucun problème à répondre», a-t-il affirmé.
Le combat contre le déni collectif
Le livre d'Alain Esquerre, qui retrace son combat contre le déni collectif des violences de l'institution, met en lumière les témoignages de nombreuses victimes. Esquerre a regretté que le témoignage de la fille de François Bayrou «vole un peu la vedette» aux autres victimes, mais il a salué l'importance de ces révélations pour sensibiliser l'opinion publique.
François Bayrou a conclu en exprimant son engagement à ne pas abandonner les victimes et à œuvrer pour que la vérité soit faite sur ces événements douloureux. «Les travaux, l’écriture de ma fille sont tout entiers centrés autour d’une question: pourquoi est-ce qu’on n’en parle pas? Pourquoi est-ce que les victimes n’en parlent pas?» a-t-il ajouté, soulignant l'importance de briser le silence et de soutenir les victimes.
