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Cyprien Sarrazin stable après sa chute à Bormio, critiques sur la piste


Le skieur français est conscient après son opération. La dangerosité de la piste Stelvio est pointée du doigt par les athlètes.

Cyprien Sarrazin stable après sa chute à Bormio, critiques sur la piste

Le monde du ski peut respirer: l'état de santé du descendeur français Cyprien Sarrazin est stable après sa terrible chute survenue vendredi à Bormio. «Suite à son opération vendredi soir, Cyprien Sarrazin est réveillé et conscient. Il sera gardé en observation pour une durée encore indéterminée», a indiqué samedi la Fédération française de ski (FFS) dans son communiqué.

Opéré pour décomprimer un hématome intracrânien, le descendeur haut-alpin de 30 ans est également touché à une cheville et à une vertèbre, a précisé le patron des équipes de France, David Chastan, sur la Rai.

S’il est encore trop tôt pour connaître l’impact de cette chute à long terme, ces nouvelles sont rassurantes pour celui qui avait déjà été hospitalisé en soins intensifs en 2018 pour une commotion cérébrale à la suite d’une chute en géant à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne).

Mais sa violente chute vendredi a choqué skieurs, entraîneurs, suiveurs et spectateurs. Et les critiques se dirigent vers la dangerosité de la piste italienne. Meilleur temps du premier entraînement la veille et en tête lors de chaque chrono intermédiaire de ce second entraînement, le Français, N° 2 mondial en descente l’hiver dernier, a perdu le contrôle de ses skis sur la dernière difficulté de la piste, le «mur de San Pietro», qu’il abordait à plus de 120 km/h.

Il a été déséquilibré et s’est littéralement envolé sur un mouvement de terrain avant de retomber brutalement sur la piste et d’être arrêté par les filets de protection au terme d’une longue glissade.

Après vingt minutes de soins, Sarrazin a été héliporté vers un hôpital voisin et la FFS a rapidement indiqué qu’il était «conscient», avant d’expliquer vendredi en fin d’après-midi qu’il souffrait d’un hématome intracrânien nécessitant une intervention pour le drainer.

Deux autres skieurs, l’Italien Pietro Zazzi (fracture tibia-péroné) et le Suisse Josua Mettler (touché à un genou), se sont blessés lors de ce second entraînement, relançant les critiques sur la préparation de la Stelvio où auront lieu les épreuves masculines de ski alpin des JO 2026 de Milan Cortina.

Critiques sur la dangerosité de la piste de Bormio

Longue de plus de trois kilomètres avec des portions en dévers, la Stelvio est l’une des pistes les plus difficiles du circuit avec son dénivelé de près de 1000 m, ses 60% de pente moyenne et surtout son revêtement que les skieurs considèrent comme insuffisamment homogène et donc dangereux.

Lors de la descente remportée samedi à la surprise générale par le Fribourgeois Alexis Monney, 24 ans, six participants ont abandonné ou chuté, sans toutefois se blesser.

«Ils ne savent pas préparer les pistes, cela fait quarante ans qu’ils préparent les pistes et ils ne savent rien faire d’autre que préparer des pistes dangereuses», avait regretté la veille sur Eurosport le Français Nils Allègre, encore sous le choc de la chute de Sarrazin. «Ils ne méritent pas d’avoir les Jeux olympiques ici», avait ajouté le Français, meilleur Bleu samedi avec le 10e temps.

Réactions des athlètes et des instances

«Cette Stelvio est plus dangereuse que d’habitude», avait de son côté estimé le N° 1 mondial, le Nidwaldien Marco Odermatt.

Contacté par l’AFP, le comité d’organisation des JO 2026 a «réitéré son engagement et son attention indéfectibles, en synergie avec la FIS et le CIO, pour placer les athlètes dans les meilleures conditions de sécurité». La Fédération internationale de ski (FIS) a, elle, défendu la piste «qui a été préparée comme elle l’est chaque année», a assuré Markus Waldner, le patron du circuit masculin.

«Le problème, a-t-il toutefois reconnu, c’est que le jour de Noël, il y a eu beaucoup de vent et on sait ce que fait le vent: il a séché la neige du bas vers le haut, ce qui explique que la neige n’était pas uniforme sur la piste qui fait trois kilomètres et qu’il est impossible de rendre uniforme.»

Les limites sont atteintes, selon certains

Plus que la préparation des pistes, capitale pour une discipline à hauts risques, le responsable de la FIS pointe du doigt l’évolution de l’équipement, des skis et fixations notamment, qui permettent aux skieurs d’aller toujours plus vite et de prendre plus de risques. «Nous avons atteint les limites, il n’y a plus de marge», a-t-il estimé, regrettant n’être pas écouté par «les plus grandes fédérations».

Ces critiques soulignent une fois de plus les défis auxquels sont confrontés les organisateurs des épreuves de ski alpin, notamment en termes de sécurité des pistes et d’équipements des athlètes.

D'autres skieurs blessés

En plus de Cyprien Sarrazin, d’autres skieurs ont été victimes de blessures lors de cet entraînement. L’Italien Pietro Zazzi a subi une fracture tibia-péroné, tandis que le Suisse Josua Mettler a été touché à un genou.

Ces incidents relancent les critiques sur la préparation de la Stelvio, où auront lieu les épreuves masculines de ski alpin des JO 2026 de Milan Cortina.

La sécurité des athlètes reste une priorité absolue, et les instances sportives doivent redoubler d’efforts pour garantir des conditions de compétition optimales.