Un incident pour le moins inhabituel s'est produit à bord d'un vol transatlantique le 17 octobre dernier, mettant en lumière les difficultés personnelles d'une membre d'équipage en détresse. Une hôtesse de l'air californienne de 56 ans a été retrouvée en état d'ébriété avancée à l'issue d'un vol de dix heures reliant San Francisco à Londres, après avoir consommé de nombreuses mini-bouteilles de vodka dérobées à bord de l'appareil.
L'affaire, qui s'est conclue cette semaine devant un tribunal britannique, soulève des questions sur les conditions de travail du personnel navigant et les mécanismes de détection des problèmes d'alcoolisme dans le secteur aérien.
Une alcoolémie dix fois supérieure à la limite autorisée
À l'atterrissage à l'aéroport de Heathrow, Margit Lake se trouvait dans un état préoccupant. Son état de santé a nécessité une intervention médicale immédiate, les ambulanciers ayant constaté une pression sanguine anormalement basse et une haleine fortement alcoolisée. Les tests réalisés ont révélé une alcoolémie stupéfiante de 2,16 pour mille, soit dix fois plus que la limite légale autorisée pour le personnel de bord au Royaume-Uni.
Selon les informations rapportées par le Daily Mail, l'hôtesse de l'air avait dérobé de nombreuses mini-bouteilles de vodka durant le vol et les avait consommées tout au long du trajet transatlantique, mettant potentiellement en danger la sécurité des passagers et de l'équipage.
Une carrière de 26 ans brutalement interrompue
Les conséquences de cet incident ont été immédiates pour Margit Lake. Après 26 années de service chez United Airlines, la quinquagénaire a présenté sa démission, mettant fin à une longue carrière dans l'aviation commerciale. Cette décision intervient dans un contexte où les compagnies aériennes appliquent une tolérance zéro en matière de consommation d'alcool par leur personnel navigant.
Face à ses problèmes d'addiction, l'ancienne hôtesse de l'air a entrepris une démarche de rétablissement en s'inscrivant aux Alcooliques Anonymes, reconnaissant ainsi la nécessité d'un accompagnement pour surmonter sa dépendance à l'alcool.
Un contexte personnel difficile révélé au tribunal
Lors de son audience devant le tribunal d'Uxbridge cette semaine, Margit Lake a plaidé coupable et reconnu l'intégralité de ses torts. Son avocat, Ben Lansbury, a présenté les circonstances atténuantes qui ont conduit sa cliente à cet acte désespéré. La défense a mis en lumière plusieurs facteurs aggravants :
- Un sentiment profond d'isolement social
- Une rupture totale des contacts avec sa famille
- Une période de deuil non résolue au moment des faits
- Un besoin de "se calmer" face à une détresse psychologique
"Elle a bu de l'alcool parce qu'elle avait besoin de se calmer. Ce qui s'est passé l'a profondément choquée. Elle regrette sincèrement ce qui est arrivé", a déclaré son avocat devant la cour, insistant sur le choc émotionnel qu'a représenté cet incident pour sa cliente.
Une condamnation clémente et le soutien des collègues
Le juge a pris en considération l'ensemble des éléments présentés par la défense, notamment la situation personnelle difficile de la prévenue et sa prise de conscience immédiate. Estimant qu'une peine de prison n'était pas nécessaire, le magistrat a opté pour une sanction financière, condamnant Margit Lake à une amende totale de 2130 livres sterling, soit environ 2470 francs suisses.
Un détail notable relevé par l'avocat de la défense témoigne du soutien dont bénéficie encore l'ancienne hôtesse de l'air : plusieurs de ses anciens collègues étaient présents dans la salle d'audience pour la soutenir, démontrant que malgré la gravité des faits, ses années de service et son professionnalisme antérieur n'ont pas été oubliés.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels font face les membres d'équipage de cabine, soumis à des rythmes de travail exigeants, des décalages horaires répétés et parfois à un isolement social important, facteurs qui peuvent contribuer au développement de problèmes d'addiction.
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