La violente agression de Michel Zecler, un producteur de musique noir, en novembre 2020 à Paris, avait suscité une vive émotion en France. Deux juges d’instruction parisiens ont récemment ordonné un procès pour quatre policiers impliqués dans cette affaire, marquant une étape cruciale dans cette affaire qui a secoué l'opinion publique.
Les violences perpétrées contre Michel Zecler ainsi que le faux procès-verbal destiné à les dissimuler sont au cœur de cette décision judiciaire. Les juges ont retenu plusieurs chefs d'accusation contre les policiers, dont l'infraction de faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique (PDAP) et des violences volontaires avec incapacité totale de travail supérieure à huit jours.
Les accusations et les procédures judiciaires
Trois policiers jugés devant la cour criminelle
Trois des quatre policiers, Aurélien L., 28 ans, Philippe T., 48 ans, et Pierre P., 36 ans, seront jugés devant la cour criminelle départementale de Paris. Ils sont accusés de faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique (PDAP) et de violences volontaires avec incapacité totale de travail supérieure à huit jours, par PDAP, en réunion et avec arme.
Un quatrième policier jugé devant le tribunal correctionnel
Un quatrième policier, Hugues R., 40 ans, sera jugé devant le tribunal correctionnel de Paris. Il est accusé de violences avec une grenade lacrymogène contre Michel Zecler et plusieurs jeunes hommes, lancée depuis l’extérieur du studio de musique où le producteur a été agressé.
La dimension raciste écartée
Les juges d’instruction ont écarté la dimension raciste des faits, alléguée notamment par Michel Zecler. Ce dernier affirmait depuis le début de l’affaire qu’Aurélien L. lui avait lancé «sale nègre» et que Philippe T. avait tenu des propos racistes à son encontre. Cette décision pourrait avoir des implications importantes sur la perception de l'affaire par le public et les médias.
Les faits et l'enquête
Le 21 novembre 2020, en début de soirée, Michel Zecler est passé à tabac dans son studio de musique parisien après un contrôle déclenché notamment à cause d’une supposée «forte odeur de cannabis» mais aussi d’une «absence du port du masque», au moment d’un regain d’épidémie de Covid. L’enquête pour les «violences» et la «rébellion» dont les policiers l’accusent initialement est rapidement classée. Loopsider révèle cinq jours plus tard les images de vidéosurveillance contredisant la version policière initiale, déclenchant l’indignation jusqu’au sommet de l’Etat.
Placés en garde à vue, les policiers reconnaissent des coups injustifiés. 45 jours d’incapacité totale de travail sont reconnus à Michel Zecler, dont le tendon du biceps gauche a été rompu. Ni Michel Zecler, ni ses avocats, ni les avocats de deux des quatre policiers mis en cause n’ont réagi dans l’immédiat.
Les réactions et les implications
L'affaire Michel Zecler a mis en lumière des questions cruciales sur les violences policières et le racisme en France. Les images de l'agression ont suscité une vague d'indignation et de protestations, appelant à une réforme des pratiques policières et à une plus grande transparence dans les enquêtes sur les violences policières.
Ce procès à venir sera suivi de près par les médias et le public, et pourrait avoir des répercussions importantes sur la confiance entre la population et les forces de l'ordre. Les juges devront trancher sur les responsabilités individuelles des policiers impliqués et sur les mesures à prendre pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
En conclusion, l'affaire Michel Zecler continue de soulever des questions importantes sur la justice, la police et le racisme en France. Le procès à venir sera une étape cruciale pour apporter des réponses et, espérons-le, pour avancer vers une société plus juste et plus sûre pour tous.