L’ONU a exhorté vendredi Israël à mettre fin à son blocus humanitaire dans la bande de Gaza, alors que la situation humanitaire se dégrade rapidement. Au moins 40 personnes ont été tuées dans la journée, selon la Défense civile palestinienne.
Trois agences de l’ONU ont condamné le blocus israélien, qui expose les habitants de Gaza à une famine imminente. L’armée israélienne a également appelé à l’évacuation de certains secteurs en prévision de nouvelles frappes.
La Crise Humanitaire à Gaza
Le Blocus et ses Conséquences
Le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a dénoncé le blocus israélien des livraisons humanitaires, en vigueur depuis le 2 mars. Il a qualifié la situation de «famine provoquée par l’homme et motivée par des raisons politiques».
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir livré ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds dans la bande de Gaza. Ces cuisines devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours.
Israël a stoppé les livraisons humanitaires en accusant le Hamas de les détourner, ce que ce dernier dément, accusant en retour Israël d’utiliser «la famine comme arme de guerre».
La Fermeture des Points de Passage
La fermeture des points de passage depuis plus de sept semaines est «la plus longue que la bande de Gaza ait jamais connue», a noté le PAM. Plus de 116’000 tonnes d’assistance alimentaire sont entreposées à proximité des couloirs humanitaires, dans l’attente de pouvoir entrer dans le territoire.
Ce blocus «doit prendre fin», a insisté vendredi soir le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, pointant l’épuisement des fournitures médicales. «Des vies en dépendent», a-t-il écrit sur X.
Les Victimes des Frappes
Parmi les 40 personnes tuées vendredi par des frappes israéliennes à travers le territoire, figure une famille de cinq personnes – une femme enceinte, son mari et leurs trois enfants – dont la tente a été bombardée près de Khan Younès (sud).
Jeudi, des bombardements israéliens avaient fait plusieurs dizaines de victimes, notamment à Jabalia (nord). L’armée israélienne, qui considère cette ville comme un bastion du Hamas, a dit y avoir ciblé «des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique».
L'Offensive Militaire Israélienne
Israël, dont les troupes ont déjà pris le contrôle de plus de la moitié du territoire palestinien, y lancera une offensive «plus vaste» si les otages ne sont pas libérés, a affirmé jeudi le chef d’état-major de l’armée, le lieutenant général Eyal Zamir, lors d’une visite à Gaza.
Une délégation du Hamas va rencontrer les médiateurs égyptiens samedi au Caire pour y discuter d’une solution en vue de mettre fin à la guerre, a déclaré vendredi à l’AFP Taher al-Nounou, un dirigeant du mouvement islamiste palestinien.
Bilan des Victimes
Selon des chiffres publiés vendredi par le ministère de la Santé du Hamas, au moins 2062 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, ce qui porte à 51’439 le nombre de morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1218 personnes côté israélien, en majorité des civils. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l’armée israélienne.
La situation à Gaza reste extrêmement précaire, avec des besoins humanitaires urgents et des tensions croissantes entre Israël et le Hamas.